EGO

ONCE UPON A TIME

« - speak to me about you Hyppolite.
- about me?
- yes, tell me your past life.
- that's embarrassing.
- you don't have to. You can talk to me.
- if you desire. »
Dans cette pièce vêtue de cuir, le psychologue me fixait de ses grand yeux marrons. Il attendait impatiemment que je lui dise ce qui n'allait pas chez moi, pourquoi j'avais besoin de le voir. Son sourire était ouvert et n'attendait plus que mon récit. Les jambes croisées sur ce sofa, je relevais la tête, méditant. Puis les mots s'enchainèrent et tout prit un sens.
Je suis né un douze décembre mille neuf cent quatre-vingt sept, sous le signe du sagittaire. Je suis né en tant que garçon. Ma mère m'appela Hyppolite, car elle trouvait que ce prénom ressemblait au noms des hippocampes; quelle naïveté. Mon père lui était très strict et vieux jeu. Il était né au Maroc et avait vécu là-bas, il avait des principes sévères. Jamais au grand jamais je ne devais devenir gay ou autre. Il fallait que je me comporte en homme, un point c'est tout. Tout petit, je ne me sentait pas bien dans ma peau en tant que homme. Je ne pouvais m'imaginer embrasser une fille, cela m'était impossible. Déjà je pensais à la colère qui s'abattrait sur moi quand mon père apprendrait la chose. Alors en cachette je volait les robes de ma mère et m'amusait à jouer à la princesse. Plus tard, j'aurais du me comporter comme tout adolescent de mon âge. J'aurais du regarder les minettes et leurs jupes à raz les fesses pourtant non, mon regard se portait toujours sur le torse des jeunes hommes et je souffrais d'être dans ce corps. Une femme dans un corps d'homme, j'aurais voulut y remédier. Puis je me mis de l'argent de côté, m'achetant mes propres robes, je ne comptait même plus le nombre de tissus cachés sous mon lit dans une boite en carton. Toutes ces robes étaient si nombreuses que je n'arrivais même plus à les caser et j'étais obligé d'en offrir certaines à ma mère. Ma mère... Elle savait tout depuis le début. Elle avait cette qualité de m'accepter avec mon "problème". Mais plus je grandissais et plus j'avais cette envie de changer. Un jour, je parlais avec ma mère et je lui dit enfin que j'en avais mare.
« - mom... I can't live like that... I...I'm not a boy and you know that.
- oh Darling I know, don't worry, why are you so sad to be a boy?
- because it's not me! I'm not a boy! I'm...
- you're a girl... I know that.
- please mom... help me.
- we will find a solution, ok? »
Elle m'avait pris dans ses bras ce jour là, et je savais qu'elle allait tenir promesse et qu'elle allait m'aider à devenir celle que j'étais réellement. Jour-J; j'étais là, dans le bloque opératoire, j'étais prêt à ce que IL devienne ELLE. J'étais excité. A la sortie, je me suis découvert extrêmement belle. J'étais prêt à devenir elle. Mais il fallait bien que mon père l'apprenne, lorsque ma mère essaya de lui expliquer, il ne voulut rien entendre. Il se dirigea vers moi et m'assena d'une grande giffle.
« - Dad...
- No! I'm not your dad!
- But...
- No! You're the shame of this family! Get out of my house!
- Dad...
- Get out stranger! »
Je sortis de cette maison, cette maison qui m'avait bercée pendant tant de temps. J'empruntais déjà les petites ruelles et m'enfonçais dans cette grande ville. Des amies m'hébergèrent, fière de moi et du fait que j'assume ce que j'étais. Je pouvais enfin m'épanouir sans penser à mon père. Un an plus tard, je recevais un coup de fil de ma mère, elle me disait qu'elle et mon père avaient divorcés et elle me demandait de revenir vivre au près d'elle.

MY NAME IS HYPPOLITE

En me baladant sur internet je découvris les forums, puis progressivement les forums RPG. Au début assez pessimiste, je me fis quand même une idée et tenta l'univers. Puis croquemitaine. Wouaw, je m'éclatais sur ce forum, c'était comme une seconde famille et l'ambiance était forte et régnait en maître. J'étais bien, je fus même nommée co-administratrice, inscrite sous le nom d'Eleonor Strawburry je me faisais petit à petit à la vie de fille. Puis il y eu cette idée, l'idée de se voir, tous. Je fus partante et bien vite, je faisais mes bagages pour ce manoir. Embrassant ma mère au passage, je partais guillerette sur les traces d'une famille d'accueil qui m'ouvrirait les bras... ou pas.

Citation :

Alors va te faire, woh-oh-oh-oh, tu sais maintenant j'ai mieux à faire, woh-oh-oh-oh, tu peux remuer ciel et terre, woh-oh-oh-oh, au lieu de te satisfaire, tu m'en voudra pas j'espère, je préfère encore mes plaisirs solitaires!