« Mademoiselle ? Mademoiselle vous allez bien ? ». La foule vagabonde semblait ne pas se préoccuper de cette scène qui me faisait face. La population australienne devenait elle sans cœur ? Alors que j'étais tranquillement installé sur un des nombreux banc trônant dans la rue principale, mon regard se posa sur une jeune femme brune, le regard plein de détresse et la peur pour seul et unique masque. Elle semblait si mal à l'aise, là, immobile au milieu des allers-retours incessants. La main portée sur son cœur, elle semblait éprouver des difficultés pour respirer et elle se laissa tomber au sol. C'est à ce moment donné que j'en profita pour me précipiter vers elle, sous le regard interrogateur des passants ne s'arrêtant pas pour autant. « Vous voulez que j'appelle les secours, que je prévienne quelqu'un ? ». Son silence s'emparait de la situation tandis que la panique commençait à m'envahir. Et, si elle mourrait sous mes yeux, si il lui arrivait quelque chose maintenant ? Sans trop me poser de question, je lui saisissais la main pour la rassurer ou, peut-être même pour essayer de comprendre ce qu'il se passait lorsqu'enfin, sa voix, faible, vint percuter mes oreilles attentives. « Ça... ça va aller je pense, je vous remercie. ». Instinctivement, elle ferma un court instant les yeux et, lorsque ses deux pupilles s'offrirent à nouveau à mon regard, je remarqua que tout cela semblait habituel pour elle. Sa main toujours dans la mienne, je l'aida doucement à se relever, attendant alors une quelconque explication à cette faiblesse si soudaine. « Vous n'avez pas à vous en faire pour moi. Ce n'est pas la première fois que j'ai ce genre de crise... »

Et, c'est comme cela que Requiem et moi nous rencontrions. Voulant m'assurer que son état était revenu à la normale, je l'avais raccompagné chez elle et, c'est sur le chemin qu'elle me narra son histoire. Elle avait, il y a quelques années, vu mourir sa mère d'une crise cardiaque. Il s'était avéré qu'elle était atteinte d'une maladie cardiaque qui risquait, à tout moment de la faire passer de l'autre côté, tout comme celle qui lui avait donné la vie. Sans trop savoir pourquoi, j'éprouvais dès lors l'envie d'apprendre à connaître cette brunette encore mieux, d'être à ses côtés, de la protéger et d'être en quelque sorte son sauveur. Instinctivement, je lui confia mon numéro, sans pour autant garder trop d'espoirs qu'elle me recontacte un jour. Et pourtant, un fameux matin, la sonnerie intempestive de mon téléphone résonna dans la pièce où je stagnais. Scrutant l'écran de ce mobile, je décrocha, interrogateur, avant d'entendre sa douce voix sucrée me répondre. Elle voulait me revoir. Requiem, cette femme, aussi ravissante soit elle, voulait me revoir. Elle m'avait avoué être reconnaissante pour le geste que j'avais eu le jour où elle eut cette crise et me convia à la rejoindre pour un pique-nique en plein cœur du parc.


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