Le vent avait repris ses droits en ce début de printemps, il était de retour et avait emporté les derniers rayons du soleil. C’était un temps que Jo n’appréciait guère, où on ne savait pas si mettre un blouson se révélerait encombrant ou au final très utile. Décidant que, de toute façon, elle pourrait toujours rentrer si elle avait froid, elle quitta le château, manoir, truc en décomposition avec un simple tee shirt surmonté d’une veste légère. Au final, elle regretta bien vite ce choix mais ne retourna pas chercher quelque chose de plus épais, elle laissa le vent s’infiltrait en elle. Ses cheveux lâchés tourbillonnaient autour d’elle l’empêchant parfois de voir mais ce n’était pas désagréable. Cela lui donnait l’étrange impression d’être vivante. Elle sentait la morsure du froid sur chaque parcelle de sa peau, tâtait la résistance du vent contre son ascension de la petite colline qui la séparait de la plage. Ah la plage ! C’est étrangement lors des temps comme celui-ci qu’elle aimait y aller. Pour une raison bien précise bien sur, elle n’aimait pas la voir noire de monde. Elle n’aimait pas la foule, détestait s’exhiber en public et refusait catégoriquement de se montrer en maillot devant une foule d’inconnus. Elle était certaine qu’avec un vent pareil, il n’y aurait personne. C’était une chance que la race humaine soit parfois si prévisible. En arrivant sur la colline, elle décida de s’assoir quelques instants au milieu des fleurs, exposé de tout côtés par la force phénoménales de cette petite tempête. Cela ne l’empêcha guère de sortir son carnet et d’y inscrire de fugaces idées. Des idées de plage justement, ce n’était pas parce qu’elle n’aimait pas la plage que le commun des mortels pensait comme elle.

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Il posa son regard brulant sur le corps de Barbara. Sans vraiment y faire attention, c’est ce moment que celle-ci choisit pour s’humecter les lèvres, il avait remarqué depuis longtemps ce geste anodin chez elle, tellement banal mais tellement aguicheur pour lui. Instinctivement, des pulsions qu’il ne pouvait réfréner s’emparèrent de lui. Il regarda autour de lui pour découvrir qu’ils étaient désormais seuls sur cette plage, tellement cliché. C’était juste le bon moment. Elle ne serait sans doute jamais plus aussi attirante qu’en cet instant, au coucher du soleil, son regard perdu vers l’horizon. Il prit place à ses côtés, un peu plus près que la distance respectable. Il comprit qu’elle pensait à la même chose que lui en plongeant son regard dans celui bleu azur de la demoiselle. Il posa sa main sur la cuisse cuivrée de Barbara avant de la remonter doucement, tendrement. C’était plus un effleurement mais il sentit un frisson parcourir le corps de la demoiselle. Celle-ci se tourna légèrement vers lui et il sentit son souffle chaud sur ses lèvres qu’il rapprocha doucement des siennes. Il avait tant rêvé de ce moment qu’il avait peur que ses lèvres en soient pas aussi douces, aussi prudentes qu’il les avait imaginées. Mais au contraire, tout était plus merveilleux que dans ses fantasmes. La pression de ses lèvres sur les siennes était tout bonnement parfaite, la paume de sa main se lovait parfaitement dans la sienne. Sans hésiter une seule seconde, il la coucha tendrement sur sa serviette avant de se positionner au dessus d’elle, la laissant comprendre son état d’esprits, ses envies de plus en plus grandes. Elle effleura délicatement la courbe de son menton avant de descendre sa main vers son maillot pour le descendre lentement avant d…

« AAAAAH » Sa feuille s’était envolée sans même lui laisser la moindre chance de la rattraper. C’est le plus rapidement possible qu’elle descendit la colline suivant des yeux sa feuille. Arrivé sur la plage, elle fixa les alentours pleine d’espoir quand elle tomba enfin sur sa feuille, entre les mains d’un brun un peu trop expressif. Elle soupira. Au moins, il la connaissait déjà, elle n’aurait pas à expliquer le pourquoi du comment. Et c’est plus tranquillement qu’elle le rejoint, s’asseyant à ses côtés. Elle fixait le va et vient des vagues attendant les questions qui ne tarderaient pas à venir.