Confortablement allongée sur son lit, dans une tenue qu’elle ne réserve qu’aux grands soirs en solitaires, mini short et débardeur blanc, elle s’était octroyée une soirée loin de l’agitation ambiante du manoir. Elle s’était retiré tôt dans la soirée dans ses appartements et avait sorti son ordinateur portable pour rédiger au propre ses brouillons et voir ce qu’elle pouvait en tirer. Cette activité lui prit bien deux heures et elle fut assez contente du résultat. Elle avait au moins dix pages qui étaient selon elle, parfaitement acceptables. Son éditeur serait content de voir qu’elle prenait encore le temps d’écrire et qu’elle ne le négligeait pas comme il lui avait dit avant qu’elle ne parte. Il l’avait accusé de perdre son temps avec ces mièvreries, qu’elle ferait mieux de se consacrer à l’écriture et d’oublier ces rp machins comme il les appelait. Elle l’aimait bien et n’avait pas envie de le décevoir. Elle s’apprêtait à le lui envoyer quand on frappa à s porte. Elle se demanda qui ça pouvait bien être à cette heure ci, 23 H 30 et alla ouvrir sans penser à sa tenue un peu trop dénudée. Elle offrit son plus beau sourire à l’inconnu qui se trouvait devant elle. Il la regarda de haut en bas et elle sentit ses joues s’empourprer. Elle s’observa aussi du coin de l’œil et se rendit compte qu’elle s’exhibait un peu trop et détestait littéralement ça. Elle essaya de se cacher légèrement derrière la porte mais cela ne marchait pas très bien. « Euh … Excuse moi de te déranger à cette heure là mais j’ai trouvé un cafard dans ma chambre, il désigna celle de gauche et il s’est enfui par un trou relié à la tienne alors je me suis dit qu’il valait mieux te prévenir avant que … euh … tu tombes dessus. » Elle grimaça et ouvrit la porte en grand avant d’aller se percher rapidement sur son lit. « Hum, ça te dérangerait de regarder un peu partout si tu ne le trouve pas, je n’aime pas vraiment les insectes … » Il accepta avec plaisir et entra dans la chambre et commença à fouiller partout. Elle le regardait faire mais reporta très vite son attention sur son lit. Quelque chose venait de bouger sur la couvert « AAAAAAAH » Elle sauta vivement au sol, manqua de se casser la figure de peu, finit par s’écraser au sol entrainant sa table de chevet avec elle. Le gars se retourna immédiatement et comprit qu’elle avait du le trouver. Elle lui désigna le lit du menton et courageusement, il attrapa un livre et tua le cafard entre deux pages. Elle se promit de ne jamais plus ouvrir ce livre en se relevant péniblement. Il s’était aussi relevé et elle se jeta à son coup, l’enlaçant de toutes ses forces. « Merci beaucoup, vous m’avez sauvé la vie. » Il n’eut pas le temps de répondre qu’un raclement de gorge se fit entendre. Joana aperçut Shuwn dans l’encadrement de la porte et recula immédiatement lâchant son voisin sans même savoir pourquoi. Légèrement gênée, elle sentait le besoin de s’expliquer. « Je … Ueh … Il vient juste de me sauver la vie, attentée par un cafard horrible … »

Il n’y avait en soit aucune raison pour qu’elle se sente si mal à l’aise d’enlacer quelqu’un d’autre que lui. Elle le savait, elle en avait véritablement conscience mais c’était plus fort qu’elle. Elle ne connaissait peut-être pas le nom de ce garçon qui avait détruit à vie son Boris Vian préféré, ne savait rien de lui si ce n’est qu’il était son voisin et qu’il ne la trouvait pas à proprement parler laide. Mais savoir qu’il la regardait, qu’il pourrait interpréter les faits différemment de leur réalité la rendait légèrement mal à l’aise. Après tout, elle n’était pas comme ça d’habitude. Elle ne se laissait pas aller dans les bras de n’importe qui, elle n’était pas cette fille facile. C’était en réalité ça le fond du problème, elle ne voulait pas qu’il croit qu’elle était une fille facile. Ici, elle avait tendance à se laisser aller, dans ce manoir, avec des gens plus ou moins comme elle. Mais ce n’était pas sa véritable personnalité, et elle ne voulait pas qu’il la prenne pour ce qu’elle n’était pas. Qui plus est, elle avait déjà remarqué qu’il était plutôt possessif comme garçon et savait que c’était sans doute une image difficile à voir pour lui. Elle s’était immédiatement justifiée, premier réflexe conditionné par le visage sans expression qu’elle pouvait voir dans l’encadrement de la porte. « Je vois... J'aurais du venir plus tôt. » Elle s’en voulut à mort de s’être laissé aller avant de se morigéner elle-même. Elle n’avait rien fait ! Strictement rien elle ne devait pas s’en vouloir. Voila qu’il la faisait culpabiliser pour un crime qu’elle n’avait pas commis ! Elle l’observa plus attentivement et nota un sourire se dessiner fugacement sur son visage. S’amusait-il de cette situation ? La trouvait-il complètement drôle et avait-elle mal interpréter ses paroles, ses gestes, son apparente froideur ? « Ça t'ennuierais de retourner d'où tu viens ? » Non, elle n’avait rien inventé, tout était là. Ce sourire était sans doute du à une pensée personnelle du jeune homme qu’il n’avait pas trouvé bon de préciser. Elle adressa un sourire désolée à son voisin et le remercia encore une fois tandis qu’il jetait un dernier regard dans la chambre avant de refermer la porte sur eux. Il avait semblé désolée de la quitter, avait hésité quelques secondes mais sans doute la taille ou le timbre de Shawn l’avait décidé à prendre la poudre d’escampette. Jo se promit d’aller le remercier encore une fois le lendemain, dans des vêtements plus adéquat cette fois. Mais cette pensée s’envola dès qu’elle sentit le souffle chaud et le parfum subtil mais hypnotisant de son beau brun. « Il me suffit de passer assez tard le soir pour trouver quelqu'un d'autre dans ton lit ? » Elle avait eu raison de se fustiger, il n’était pas vraiment content d’elle. Même s’ils n’étaient absolument engagés l’un vers l’autre, elle avait développé des sentiments à son égard, autre que l’amour mais elle tenait à lui et son jugement comptait à ses yeux. Beaucoup même. « Ne sois pas bête, tout d’abord nous n’étions pas dans mon lit. Ensuite, et bien tu avais qu’a venir plus tôt et tu aurais pu, tel un preux chevalier me sauver de la méchante créature prête à tout pour me détruire. » Légèrement exagéré ? Sans doute, mais la main qu’il avait tendrement posé sur sa gorge avait quelque peu embrumée ses pensées et elle s’était instinctivement mis à déblatérer ce qu’il lui passait par la tête. Sa façon de réagir lorsqu’elle était gênée ou anxieuse. Pour le moment, elle avait surtout peur qu’il interprète mal les faits. Mais rapidement, il se mit à jouer avec sa bretelle et elle sut qu’il n’était pas fâché. Elle lui offrit un sourire rayonnant et s’avança encore un peu contre lui de sorte à coller leurs corps l’un contre l’autre. Elle constata qu’ils étaient plus ou moins sur la même longueur d’onde désormais.

« À moins qu'un plan à trois te tentait... » Très drôle ! Elle lui offrit une jolie grimace avant de poser sa main sur sa joue pour l’embrasser. Elle n’avait pas envie de plan à trois, elle avait juste envie de lui. Uniquement. Elle interrompit leur baiser pour enlever le tee shirt de Shawn mais elle chercha derechef ses lèvres une fois que celui-ci tomba au sol. Elle l’attira vers le lit et ils tombèrent dessus tout les deux, elle dessous. En se hissant un peu plus sur le lit, sa tête entra en collision avec un objet dur qu’elle savait être son ordinateur. Elle interrompit don à nouveau leur baiser pour finir ce qu’elle avait commencé, tant pis, ils attendraient deux ou trois minutes de plus. Elle posa un doigt sur les lèvres très, trop attirantes de son amant. « Attends, je dois envoyer ça, je suis désolée mais c’est super important, c’est pour mon livre. ». Elle lui lança un regard désolé avant de se libérer de sn corps pour s’allonger sur le ventre et relire une dernière fois ses écrits. Quelques minutes plus tard et une lecture en diagonale, elle appuya sur entrée pour l’envoyer. Elle se retourna un grand sourire aux lèvres et le trouva juste derrière elle, perdu dans ses pensées. « Qu’est ce qu’il y a ? Tu ne veux plus de moi c’est ça ? »

« Tu sais bien que ça ne risque pas d'arriver avant un bon moment. Tu devrais plutôt t'inquiéter de ce que je vais te faire. » Elle laissa s’échapper un léger soupir de soulagement. Elle avait toujours envie de passer du temps avec lui et avait sincèrement cru qu’il était fâché, ou qu’il se sentait délaissé ce qui n’était absolument pas le cas. C’est juste que le décor du manoir, ses aventures, tout laissait à croire qu’elle avait négligé son travail et elle voulait à tout prix prouver à son éditeur qu’elle ne le lâcherait pas. Concilier travail et plaisir n’était pas toujours évident, surtout depuis qu’elle entretenait cette relation plus ou moins étrange avec Shawn. Elle lui adressa un sourire avant de hausser les sourcils. « Même pas peur. » Elle lui lança un regard de défi et ne bougea que pour poser son ordinateur au sol lorsqu’il vient s’assoir à ses côtés. « Parfois je me demande si tu as conscience de l'effet que tu me fais. » Elle se demandait effectivement si elle arrivait à percevoir ce qui les liait tout les deux. Elle n’avait jamais été très portée sur les relations, pourtant celle là fonctionnait parfaitement. Peut-être était-ce du aux limites plus ou moins floues que cela impliquait. S’il avait fallu trouver un nom à leur étrange association, elle n’aurait sans doute pas pu. Amis ? C’était sans aucun doute plus que ça ? Amants ? Il avait été plusieurs fois prouvé que quelque chose de légèrement plus fort les lier tout les deux.

« Tu devrais peut-être me rafraichir la mémoire. » Elle lui avait murmuré ça à l’oreille avant de la mordiller doucement. Dans ses bras, elle retrouvait toujours cette vitalité, cette ardeur qui lui faisait oublier qu’elle était timide. Il réussissait à la libérer de ses chaines sans rien faire de particulier. Il était juste lui-même, et cela suffisait. Elle adorait cette sensation de liberté, elle pouvait être audacieuse, elle pouvait être sexy sans le choquer. Elle doutait que quelque chose sortant de sa bouche puisse le choqué et cela attisait sans doute le désir qu’elle éprouvait déjà pour lui. Un léger frisson la parcouru lorsque les doigts de Shawn remontaient lentement le long de sa jambe et elle l’attira à nouveau à lui alors qu’elle s’allongeait sur le dos, lui au dessus. Elle joua avec ses lèvres, retraçant les contours de sa langue tandis que ses doigts caressaient son dos avec volupté. « Et de l'effet produit tout à l'heure avec l'autre » Sa jalousie était en ce moment précis tout à fait exquise. Elle en avait pourtant fait les frais à des instants moins fatidiques où elle s’en serrait passé. Il avait tendance à devenir vraiment jaloux dès qu’elle esquissait le moindre mouvement envers un homme. Elle le savait, elle l’avait remarqué même si elle n’avait encore rien dit. Pourtant, ils ne s’étaient rien promis. Ils n’étaient pas à proprement parler un couple et elle se savait le droit total d’aller voir ailleurs. « L’autre était juste venu pour me prévenir. Je ne sais même pas de quel couleur sont ses cheveux. » C’était à peine plus qu’un murmure, il savait déjà tout ça. Cela ne paraissait pas vraiment changer la donne ni les sentiments qui avaient écoulés de cette brève étreinte. Elle étouffa un cri lorsqu’il l’amena violemment vers lui écartant ses cuisses. Elle était désormais offerte à lui bien que de nombreux vêtements le séparaient de son but. Tandis qu’il caressait ses jambes, elle retira son haut et le jeta par terre sans même regarder où celui-ci atterrissait.

« Je préfère te garder pour moi. » Elle lui sourit avant de se soulever pour se coller à lui. Elle l’embrassa passionnément avant de se diriger à nouveau vers son oreille. « Mais je ne suis pas à toi. Je ne suis là que pour te distraire. J’ai tout les droits d’aller voir ailleurs si bon me semble. Et de coucher avec qui je veux. Hans par exemple. » Elle avait choisi un garçon au hasard, le premier auquel elle avait pensé. Force lui était de constater qu’en réalité elle avait déjà couché avec Hans. Mais elle ne comptait pas le lui avouer et se laissa retomber sur le lit, le regardant dans les yeux. « Me désires tu moins pour autant ? »